Conduite en Bulgarie et état des routes

 

Ce week-end m'a donné l'occasion de conduire en Bulgarie. Les routes sont en assez mauvais état -­ même les autoroutes, quoique dans une moindre mesure ­- et ont de nombreux nids de poule et cabosses. Cela n’empêche pas les automobilistes de foncer à 120 quand c’est limité à 90, et à plus de 160 quand c’est limité à 140. De toute façon, s’il y a un nid de poule, ils n’hésitent pas à rouler à contresens. Cette pratique, et plus fréquemment les manœuvres de dépassement auxquelles j’ai assisté, manifestent une inquiétude toute relative quant à la visibilité des voitures arrivant dans l’autre sens. Le respect des limitations de vitesse ne semble exister qu’en ville, y compris lorsque la route traverse un hameau et que tous les chauffards descendent religieusement à 60 km/h.

 

En même temps, le code de la route m'a parfois été obscur : les panneaux de limitation de vitesse sont généralement associés à un panneau de danger et il convient de juger à quel moment le danger est terminé et la vitesse peut remonter. Durant les premiers kilomètres, j’attendais le panneau de fin de limitation, puis j’ai compris que c'était laissé à ma discrétion. Certes, quelques panonceaux indiquent la longueur de la zone de danger. Cependant, je ne suis pas capable de juger finement de quand j'ai parcouru 3 740 mètres, à moins d'avoir les yeux rivés sur le compteur, ce que j’ai préféré éviter.

 

Par sécurité tant juridique que physique, j’attendais plutôt trop que pas assez pour revenir à la limite, voire à 10 km/h en dessous, les sinuosités de la route n’aidant pas à me sentir en confiance ; il n’y avait guère de monde sur la route et de toute façon, même si je roulais à 90 km/h, c'était probablement encore trop lent pour les autres. Quoi qu'il en soit, les rares personnes qui arrivaient derrière moi n’hésitaient pas à me doubler comme bon leur semblait et ne me klaxonnaient pas, ni ne me collaient au derrière.

 

En fait, la seule frayeur du week-end fut le moment où un crétin en face a voulu doubler alors que j’arrivais, mais j’ai freiné et c’est passé, somme toute, plutôt largement.

 

Dans le chapitre « Je comprends pourquoi la population bulgare décroît », parlons de la bande d’arrêt d’urgence sur l’autoroute. Visiblement, il n’y a pas d’aire d’autoroute (en tout cas, entre Varna et Choumen) à part une ou deux stations essence ; l’autoroute étant gratuite, j’imagine que l’on peut sortir si l’on veut faire une pause. Ou alors s’arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence, visiblement. J’ai vu un gamin pisser, une famille pique-niquer et, comble de l’incrédulité, un type trifouiller sous son camion, allongé sur la bande d’arrêt d’urgence perpendiculairement à la circulation avec la tête qui dépassait légèrement sur la voie de droite. Quoique ses intentions suicidaires fussent limpides, n’étant pas désireux d’y contribuer, j’ai préféré éviter de lui exploser le crâne et me suis déporté sur la gauche.

 

 

Visites

 


Ma première halte du week-end fut le site archéologique d’Abritus, qui comprend deux musées, à savoir une collection d’objets déterrés dans la région et un musée interactif, plutôt axé sur la vie quotidienne dans la Rome antique. L’extérieur du site présente des stèles et autres inscriptions lapidaires. Abritus ne se trouve pas dans mon guide et, de fait, je ne lui ai pas trouvé d’intérêt particulier par rapport à d’autres musées archéologiques...

 

 

Après avoir parcouru la seconde moitié du trajet aller, je suis arrivé à Arbanasi, pittoresque village-musée dans les hauteurs de Veliko Târnovo. J’y ai visité l’église et la maison particulièrement recommandées par mon guide, celle-là étant entièrement recouverte de fresques plus ou moins esthétiques (photos interdites à l'intérieur), celle-ci montrant l’intérieur typique sous la domination ottomane. J’ai également eu la chance de voir le « bunker » de Todor Jivkov, aujourd’hui reconverti en palace cinq étoiles. Le moins que l’on puisse dire est qu’il avait une belle vue sur la région, à défaut d’avoir une jolie maison ; l’hôtel étant mystérieusement fermé, je n’ai pas pu en voir l’intérieur.

 

La ville de Veliko Târnovo elle-même est assez étendue, mais je n’en ai pas parcouru une grande partie, car il faisait minimum 35 en journée et je souhaitais dormir la nuit. J’ai vu les monuments principaux (la mère Bulgarie et le monument aux Assen) ainsi que la célèbre église des 40 martyrs, où fut proclamée l’indépendance du royaume de Bulgarie en 1908.

 

Le point d’orgue de toute visite de Veliko Târnovo est sans doute le bastion de Tsarevets, à mi-chemin entre site archéologique et reconstitution de ce que pouvait être cette forteresse aux XIIIe et XIVe siècles. Malheureusement, il faisait vraiment trop chaud pour que je puisse profiter du crapahutage en plein air. Des hauts-parleurs répétaient les mêmes messages en boucle, en bulgare comme en anglais, à savoir les consignes de sécurité, l’histoire du site et deux publicités pour un spectacle son et lumière (mais je ne pouvais pas y assister car je partais le soir même) et pour l’ascenseur de la tour de l’église, qui offre une vue inégalable à plusieurs dizaines de mètres plus haut que le reste du site. Cet ascenseur était hélas en panne et l’on ne peut apparemment pas monter à pied, donc je me suis contenté des panoramas du bastion lui-même, déjà assez spectaculaires à mon goût. L'église elle-même a également ses murs presque entièrement recouverts de fresques, où les personnages sont souvent entourés d'une espèce de contour qui donne l'impression qu'on a découpé la silhouette dans un magazine (ou qu'on l'a mal détourée dans Photoshop). La sécurité générale du site laisse à désirer, et dépend assez entièrement du visiteur lui-même ; c'est particulièrement savoureux (et cruellement ironique) au niveau de la roche des exécutions, d’où l’on précipitait les condamnés à mort ; je suis resté à bonne distance du bord…

 

Un endroit moins fameux (pour l’heure ?) est le parc Mini-Bulgaria, qui propose de circuler au milieu de reproduction des sites et monuments les plus célèbres de Bulgarie. J’aurai au moins pu dire que, dans un sens, j’ai visité tout le pays au cours de ce voyage !

Sur la route du retour, je me suis arrêté à l’un des sites emblématiques de Bulgarie, qui figure sur tous les centimes et pourrait figurer sur les futurs euros bulgares, à savoir le cavalier de Madara. Finalement, c’est assez décevant, car on ne voit pas extrêmement bien cette sculpture… Le site comprend également un ancien sanctuaire et les ruines d’une forteresse situées au sommet d’escaliers aux marches incroyablement hautes. La chaleur n’était pas aussi forte qu’à Veliko Târnovo, mais l’ascension n’en fut pas moins éprouvante… cela étant, la vue est totalement dégagée une fois qu’on est parvenu tout là-haut.

<div>Galvan Rémi</div>J&#39;ai beaucoup aimé les remarques sur la conduite, quoi qu&#39;on te sente remonté, et le lit caliph size! C&#39;est toujours plaisant de te lire<div>Maman Paul</div>comme Rémi j&#39;ai beaucoup aimé le lit mais également l&#39;église Ce voyage est très dépaysant et bien commenté<div>Papa de Paul</div>Belles images et superbe texte. Quel plaisir ! <br/>La mise en abyme vaut la mise aux abîmes !