Le samedi 6 était mon dernier jour à Varna. J'ai quitté la ville assez tôt par le train en direction de Plovdiv, encombré de ma grosse valise. J'ai pu constater que les Bulgares étaient aussi blasés de leur chemin de fer que de leurs routes et de leur personnel politique : "Mais il n'y a pas de climatisation dans ce train ? C'est tout de la même la première classe !" s'étonne une passagère. "Bah non, qu'est-ce que vous croyez, vous êtes sur la БДЖ [la compagnie nationale] !" réagit une autre dame. Avec une seule heure de retard (performance supérieure à ce que plusieurs Bulgares m'avaient annoncé), nous sommes arrivés à Plovdiv, où je me suis empressé d'aller poser mes lourdes affaires dans ma grande chambre d'hôtel, bien climatisée, elle, et située en plein centre. Je me suis contenté de faire un tour à pied autour de l'hôtel et de grimper en haut de Nebet Tepe, colline d'où regarder le coucher de soleil est censé être une institution - cependant, j'entendais assez peu de bulgare autour de moi.
Dimanche, j'ai bien commencé la journée par la visite de la grande basilique récemment déterrée. Elle contient de nombreuses mosaïques au sol sur une surface gigantesque. C'est vraiment le bijou de Plovdiv selon moi. J'ai aussi vu un morceau de l'ancien stade romain, situé sous l'artère piétonne centrale (et par conséquent difficile à entièrement mettre au jour), ainsi qu'un film qui montre une reconstitution 3D de ce stade. À noter qu'il est possible d'en voir d'autres fragments si l'on sait où aller : une solution gratuite, mais parfois interdite d'accès, est de descendre un certain escalier dans une certaine galerie marchande ; une autre, plus officielle, est de rentrer dans un H&M et, entre deux culottes, de payer un billet pour visiter le sous-sol du magasin, où l'on peut admirer un peu plus de ruines et quelques panneaux explicatifs. Dans l'après-midi, je me suis rendu au théâtre romain, qui sert encore pour des représentations. C'est là que j'ai rencontré un autre Français, qui demandait son chemin dans un anglais teinté d'un accent français et à qui j'ai prêté mon guide pour qu'il se repère. Finalement, je passerais la majeure partie de la fin de mon séjour avec lui. Nous avons visité quelques maisons signalées comme particulièrement remarquables dans le guide ainsi que le musée-galerie Boyadjiev, où nous sommes rentrés gratuitement étant donné que la porte était béante, pendant les heures d'ouverture, et qu'il n'y avait personne à l'accueil. Le soir, nous sommes retournés à Nebet Tepe pour le coucher de soleil (car mon compagnon n'y était pas allé), puis nous avons fait un bon festin à base notamment d'abats de poulet et de pain serbe à l'ail.
Lundi 8, nous avons notamment fait le tour guidé de Plovdiv, proposé par l'association 365. Cela m'a permis de voir quelques coins où je n'étais pas encore allé et surtout, d'entendre des anecdotes fort intéressantes sur l'histoire de cette ville plurimillénaire. L'après-midi, j'avais rendez-vous avec mon enseignante de Luxembourg, qui passait son mois d'août dans sa Plovdiv natale. Nous avons beaucoup discuté, visité son ancienne école (qui a apparemment beaucoup changé depuis la chute du communisme) et mangé un solide goûter oriental à la grande mosquée de Plovdiv. Ensuite, j'ai retrouvé mon compatriote, nous avons visité le centre Trakart, qui expose des mosaïques, des objets de verre et des céramiques. Nous sommes allés admirer le coucher de soleil, cette fois sur la colline Bounardjik, où trône Aliocha, statue monumentale soviétique à la gloire de l'Armée rouge. Nous avons là aussi conclu la soirée par un bon repas bulgare.
Mardi, nous avons visité encore une ancienne pharmacie, où la guide avait un français parfait, puis nous avons pris le train pour Sofia. J'en ai profité pour lire le fascicule sur la mer Noire, qui vend les plages charmantes de sabre fin et où l'eau est d'une saleté exceptionnelle, deux fois supérieure à la moyenne [comprendre "salinité"]. Une fois à Sofia, j'ai acquis quelques ultimes souvenirs et je me suis rendu au tour de la ville, organisé par la même association que celui de Plovdiv de la veille. Nous avons vu beaucoup de temples relevant des grands cultes européens (il existe notamment un point d'où l'on peut voir simultanément une église orthodoxe, une église catholique, une synagogue, une mosquée et un McDonald's), les bâtiments officiels du pouvoir et les lieux de culture. Je n'avais malheureusement pas le temps de visiter davantage la capitale.
Mercredi, pas grand-chose à signaler : je me suis levé tôt et suis parti vers l'aéroport. C'est la fin de mon périple en Bulgarie, mais nul doute que j'y retournerai, car il reste de nombreux endroits à explorer ! Le voyage lui-même s'est déroulé sans problème, si ce n'est que j'ai eu là encore du retard, mais les amis avec qui j'ai dîné à Paris m'ont bien volontiers pardonné.